Le MRPGD (Mouvement de Résistance des Prisonniers de Guerre et Déportés) nait en juin 1941 dans le camp de prisonniers du Stalag XI B à Fallingbostel, fondé par André Ullman, Charles Bonnet et Michel Cailliau. Ce dernier en prendra la direction une fois évadé et revenu en France. D’abord appelé réseau Charette (un de surnom de Michel Cailliau), la principale activité du MRPGD reste pendant longtemps le renseignement. Implanté en zone Nord comme en zone Sud et bénéficiant d’antennes étrangères (notamment en Allemagne nazie), le mouvement est en mesure de transmettre d’importantes informations au BCRA de Londres. Début 1944, le MRPGD développe une branche paramilitaire pour préparer une invasion alliée.

Michel Cailliau est un résistant français.

Né a Lille en 1913, son premier fait de Résistance à lieu lors de la Première Guerre Mondiale : depuis la fenêtre de la maison familiale, le petit Michel lance ses chaussons sur des soldats allemands qui passaient dans la rue, équipés de leurs casque à pointe de l’époque.

Lorsque les troupes nazies envahissent le Nord de la France, il prend part à « L’enfer du bois d’Inor » où les Français subissent des pertes énormes pour couvrir le retrait de l’armée française. Fait prisonnier, il tente de s’évader plusieurs fois des camps allemands et est transféré au Stalag XI B à Fallingbostel, où il fait connaissance d’autres prisonniers de guerre avec lesquels il va monter un des plus important réseau de Résistance : Le Mouvement de Résistance des Prisonniers de Guerre et Déportés.

Une fois évadé et rentré en France, Michel Cailliau organise le réseau Charette et le fait grandir. Il dispose également d’un contact direct avec le Général de Gaulle dont il est un des neveux.
Au départ principalement axés sur l’évasion de prisonniers de guerre et le renseignement, le mouvement développe à partir de 1943 une branche paramilitaire, responsable d’actes de sabotage en préparation de la libération par les Alliés. À la suite de la fusion des grands mouvements de Résistance, Michel Cailliau quitte la direction du mouvement et termine la guerre en tant que maquisard dans le Sud de la France.

Petit-fils de Michel Cailliau, j’ai décidé de créer ce site après avoir lu le livre d’Emmanuel Lemieux Le Réseau. Son ouvrage retrace l’histoire du Mouvement avec la distance nécessaire que mon grand-père ne pouvait avoir. Il est plus lisible et plus complet que le livre de mon grand-père. Dans la postface du Réseau, écrite par Edgar Morin, ce passage m’a décidé plus que tout:

« Mon bonheur vient surtout du fait qu’un des chefs les plus valeureux et les plus courageux de la Résistance, Michel Cailliau, […] ignoré de tous les historiens qui ont traité de cette période, soit enfin reconnu dans son action magnifique et sa personnalité hors-norme. Je suis heureux d’avoir poussé Emmanuel Lemieux à découvrir Michel Cailliau, pseudo Charette. Ce livre relate une épopée ignorée, occultée. C’est un morceau d’histoire qui surgit du néant »

Edgar Morin postface du Réseaux, d’Emmanuel Lemieux

Décrire de façon objective et fidèle ce que fut le MRPGD en France, pour l’Histoire, mais en bref, rien n’est plus délicat, et cependant nécessaire avec le recul de plus de quarante années, quand tant des nôtres sont morts sous les balles de l’ennemi ou en déportation, et quand tant d’autres n’ont plus de documents ou ont égaré leurs souvenirs. D’autre part, par le fait des cloisonnements et de la clandestinité, la plupart de nos agents ont été inconnus de l’immense majorité d’entre nous, ou nous n’avons retenu que des pseudonymes. Ils resteront pour nous comme l’homme au masque de fer ou le soldat enterré sous l’Arc de Triomphe.

Michel Cailliau, Histoire du MRPGD

Avec cette introduction, Michel Cailliau, qui n’est pas écrivain, prévient d’une lecture ardue. Son livre manque ici et là de distance par rapport aux faits qu’il couche sur le papier. Le ressentiment vis a vis des personnes qui ont servi Vichy avant de passer du coté de la Résistance, notamment Mitterrand, y est aussi très présent. Cependant, il représente un travail de recherche et un témoignage qu’il faut saluer.

Vous pouvez télécharger gratuitement le livre au format epub ou format pdf.

Bonne lecture!